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18 juin 2021

L'Aquapopée 18/21

L'Aquapopée 18/21

Not’ Lao reprenait du service sur le rafiot, ou faut-il énoncer canot ou embarcation du capitaine BARAZERO. Malgré des marées contraintes et des contre-vagues obscurs, le capitaine avait toujours su naviguer dans les eaux fourbes de cette péninsule fiévreuse. Qu’en dira-t-on plus tard de cette escapade tortueuse ? Quand la sémantique oraison aura repris le napperon des égarés. Quand il n’y aura plus que les écailles sur les arêtes, on reconnaitra alors les fins limiers tout en coque qui auront bravés à vagues déployées les hautes traversées sous les ordres virevoltants de l’aventureux capitaine BARAZERO. Trêve de limon dans le bas résille, le Grand Sachant n’avait pas choisi le plus confort dans la flottaison du moment mais y’avait de l’averti sur vaguelettes, c’est sûr. Très vite sur le cap retour, toute en allégorie dans la voilure, il reprenait le fil de l’eau pour cette traversée. Le capitaine avait choisi la route directe, uppercut en bord de reliefs abrupts d’ilots centraux, divins colliers d’archipels au nombril de la mer de la contrée. Lao Ya Dureuz n’avait pas goûté lors de son premier voyage la plénitude des détails de la navigation, trop occupé à maîtriser son dérouleur à mogettes. La route du nord était pourtant connue pour son calme telle la crevette sur une motte de beurre. Platitude des sens, rien ne pouvait penser alors à la lente oscillation interne qu’elle pouvait provoquer au sein de tout être correspondant à une normalité universelle. Et pourtant, petits calamars désenchantés, chez notre immensité, cette traversée inaugurale avait permis une tournée magistrale dans ses cavités obscures. Mais n’y revenons pas, la seule mémoration de cet épisode liminaire rendrait sourd un décapsuleur face à un goulot bouchonné. Not’ Lao, réduit aux affres de sa tuyauterie, engageait un nouveau périple marin pour regagner ses pénates. Il était avide, et c’était une expression fort appropriée, de retrouver son fidèle Maître DEE DROUZ et de digérer ce mystérieux message « Lapinou s’est réveillé ».

Le capitaine BARAZERO, fiérot des mers en tout, guidait son bateau au petit doigt levé, tout en finesse pour le sortir de la baie rocheuse qui protégeait ce petit port. D’ailleurs, à cet instant du récit, en pleine déconfiture de récifs, Lao Ya Dureuz se demanda quel pouvait être le nom de ce petit abri aux incroyables vertus désaltérantes. Il alla héler en vent contraire, erreur de débutant, le capitaine. 

« Vaillant commandant, … » - c’est toujours mieux dans l’entame de câliner son quidam – « …en ce début de procession maritime, pouvez-vous m’instruire du nom de ce petit port de pêche que nous quittons dans l’effervescence d’une belle marée, »

Le capitaine BARAZERO fort de cette entrée sémantique et connaissant la grandeur de son immensité, était flatté de cet échange si prometteur. C’est que sur le rafiot, en guise de discussion, ça se limitait à ses quelques éructations moribondes avec son équipage qui n’entravait pas grand-chose à ladite chose du verbe. 

« Votre excellence m’inspire de quémander de tel éclaircissement en ces temps si mornes. Nous venons de quitter Tro-Varech. C’est effectivement un haut lieu d’échouage pour de nombreux équipages qui veulent se redonner courage et flottaison pour affronter les mers belliqueuses de la Contrée. Vous aurez bien longtemps en mémoire ces doux moments passés dans les tavernes adipeuses de Tro-Varech ». A ces mots, Lao Ya Dureuz se remémora en quelques rots ses dernières heures passées à pister la belle dégorgée des marins en résistance dans les établissements vineux du petit port de pêche.

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