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5 juin 2021

L'Aquapopée 17/21

L'Aquapopée 17/21

Les chaloupes et autres bolincheurs garnis de leurs marins avinés, quittaient le port pour dégoupiller sévère dans les derniers bancs de poiscailles. Lao Ya Dureuz à l’évocation de cette dernière sortie, trouva la force de reprendre la route sur le fronton terreux. Il fallait bien continuer son chemin. Un matelot pas encore embarqué dans une nouvelle campagne avait confié à son immensité tout l’intérêt d’aller en bout de ponton, symbole de l’asservissement du sec à l’humide, tel le bras d’un géant qui rentre dans l’océan pour en retirer sa semence vitale, et pan sur le fémoral…

Glapissements dans le dégorgement d’une cruelle tubulure, il fallait se donner un peu d’air, se disait alors Lao Ya Dureuz, jamais à l’abri d’une vigoureuse fringale de fraîcheur dans le bulbe moyen. C’est pas donné à tout le monde… Y faut de l’expérience, du vécu, comme disait le crustacé face à un bol de mayo. Petit fonds de bouche en perspective, son immensité avait les méninges en broyeuses à charbon et les canines dans le mauvais raisin. Sans crier gare, le petit orteil à l’arrêt, une douce odeur de cuisine venait attaquer avidement ses narines et ça lui rappelait sa bonne amie LI CHOU ZE. Fallait bien se rendre à l’évidence, Lao Ya Dureuz avait le mal de la Contrée. Rien n’était prévu pour une échappatoire, il avait erré au bon gré des souffles venteux qui l’avaient charrié bien loin de sa contrée. Et maintenant, fallait peut-être penser à trouver un vent léger pour une réexpédition du corpus méditatif. 

Et le destin vint, petit train-train quotidien, donner cette petite bourrasque dans les effluves vivaces de son immensité. Marchant en solitaire, méditant sur les quais, Lao Ya Dureuz entrevit une embarcation fiérote comme le canot du gars Homère et dont son estomac se rappelait les méandres caverneux. C’était bien le fier bateau du Capitaine BARAZERO qui était là, accosté au ponton de ce petit port de pêche comme la croûte sur sa quiche, attendant « je ne sais quelle brise gaillarde » pour repartir de plus belle. 

Le Capitaine, gaillardement planté sur ses deux pieds, s’affairait aux préparatifs d’un nouveau départ. Quand il vit le Grand Sachant, il s’égosilla les mâchoires et les cordes vocales pour exprimer sa joie et sa délivrance à retrouver son immensité des quilles.

Il était fou de joie et on pouvait dire que la folie avait pris racine au fond de ce caverneux esprit mariné à la fleur de sel.

Le Capitaine expliqua à Lao qu’il le cherchait depuis de longues marées car il détenait de la part de Maître DEE DROUZ un message de la plus haute importance. Lao Ya Dureuz écoutait cet illustre navigateur des mers de la Contrée et à l’évocation de Maître DEE DROUZ, il sentit les vapeurs champêtres de son terreau si lointain. 

Le Capitaine BARAZERO lui tendit un pli cacheté à la cire d’abeille, de premier choix savoura-t-il, même si dans l’équilibre du suc, il manquait cette petite pointe de fleurs printanières, mais bon passons. Lao Ya Dureuz découvrit avec l’avidité d’un moineau sur la miette de pain, le message de son fidèle DEE DROUZ. Laconique dans son absolu, il contenait ces mots si bien pesés : « Lapinou s’est réveillé »

A ces mots, le capitaine BARAZERO déglutit sévère. Car pour les moyens, les trépassés en tous genres et la cohorte des généralités bienveillantes, cela ne disait rien, mais pour l’infime partie de sachants et éclairés des bulbes d’étrave, cela était clair comme la dernière partie de rami de Mauricette quand elle est sur le point d’abattre ses carpettes sur plus mollusque qu’elle. Fallait pas rigoler et godiller dans les bastingages des rafiots à l’évocation du Lapinou lorsqu’il se mettait à la proue, les yeux rougis et la dentition exacerbée prête à ronger tous cordages à l’horizon. L’annonce du retour du Lapinou fit vibration dans le corpus du Lao qui, lui, avait en mémoire la capacité dévastatrice du Caterpillar des terriers sur son modeste jardin. 

Et puis Lao Ya Dureuz se demandait ce qui pouvait expliquer un message si mystérieux et lapidaire de Maître DEE DROUZ ? Lui si pléthorique dans la récitation. 

Derechef, dans le flux d’une mauvaise marée à goémon indiscipliné, Lao Ya Dureuz s’ajusta les moignons pour prendre la hauteur nécessaire à une réception bienséante de l’autre côté du bastingage du fier bateau du Capitaine Barazéro. Et c’était reparti !

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