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untourdansmacoquille
6 décembre 2020

L'Aquapopée 8/21

Texte 8/21

Face à ce monticule, fallait pas rester sur un trop plein en stabulation format « pièce montée ». De nouveau, Lao se remit dans le sens de la surface saturée de petites particules. L’exotisme des fonds marinés à la sauce pétrolifère resterait bien au creux de ses naseaux. Lao comprit que le Sieur Zéphyr le Vif devait regagner ses pénates et que le grand Sachant n’allait pas être du voyage. Il était devenu temps de commercer en légèreté et gagner de nouveaux horizons sans soupeser l’ingratitude des hirsutes débonnaires. 

Lao Ya Dureuz prit ses quartiers sur un petit réceptacle rocheux propice aux errements méditatifs et soporifiques. Ladite tranchounette sur liquide d’agrume façon Tonic Cucumbers n’avait plus l’apparat des grands récifs majestueux, car l’île disparaissait sous les eaux et serait bientôt oubliée de la carte.  Aujourd’hui, elle devenait un résidu pierreux, simple obstacle d’une sous surface en risque échouage... Fallait faire vite dans la découverte avant une dernière gorgée de saumâtre.

Quid d’une existence sur ce caillou nonchalant en milieu d’océan voué à une terminaison en gelé ? Fallait-il croire à l’aliénation du rescapé en quête d’opercule suintant la gélatine ? Autant de questions que d’acné sur la juvénile moule à gaufre du troisième. Y’avait molécule dans le cellulaire. C’est dire que trouver un démonte-pneu en cette saison devenait un cas de conscience pour tout réchappé du blanc-sec. Le Grand Sachant comptait les nœuds du problème de sa condition et se prenait ce petit souffle d’une brise légère qui semblait dire « bienvenue sur l’île Luzion, vaste chemin pour culs-terreux ». 

Que d’eau tout autour de Lao…une eau parsemée de petits monticules terreux telles les effusions caverneuses d’une taupe saturée aux endives débridés. Une île quasi-désertique, aride comme un gland dans une grande surface au moment des soldes, et pourtant ça sentait l’humidité des hauts fonds. 

Échu sur le dur à thermes tel le plancton sur un banc d’algues versatiles de 5ème couche, Lao Ya Dureuz récupéra ses modestes particules décloutées après ce périple subocéanique. Il avait l’humidité ambiante d’un fonds de cuve d’aquarium après une festive friture. Malgré la rugosité du terre-plein d’accueil, tout en roc – on dirait dit Lucette après une séance de plantée de farine – tout en aspérité dosé à la laitue de mer et modérément aspergé par une série de vaguelettes écumeuses, Lao n’avait pas de casse sur ce corps dévolu à sa faconde méditative immensité. C’est beau la technologie des imberbes vitreux mais faut savoir doser. De nouveau en capacité à se mouvoir et à s’émouvoir la glissière empourprée d’une grande socquette, et oui Mauricette faut savoir rompre avec le croustillant pour mieux aborder le molletonneux, Lao put tirer la cordelette de l’insouciance et commencer à distinguer le rayonnement du caillou sur lequel il avait gît. Ça sentait le goémon qu’avait laissé de côté les cours d’hygiène buccale-terre.

Posé là, Lao, mais bien las d’une telle émergence, tout attentionné car pas si haut, son immensité, et on était déjà dans la promiscuité du culminant, semblait s’être perdu dans des vagues déferlantes, et il se demandait, petite quille velue sur velours hybride, ce qu’il pouvait bien s’enquiller dans une telle déshérence, et point final pour la prestance. On avait pris les bariolés du bavoir pour des épieux du dérisoire, fallait pourtant reprendre la mue des mousseux pour bien se dégorger les poumons et trouver âmes qui fistulent dans le mouroir rocailleux. 

Complexe dans la distinction du premier venu, la dégorgée de son immensité demandait salve et éruption pour être captée par les premiers venues. Dommage, dans le liminaire de la rocaille, la mousson des grands soirs prenait ses aises et on avait oublié les simagrées de l’obligeance. 

A l’approche de la glaciation du torride, d’un jet d’œil décilé, Lao entrevit un point d’accroche dans le nébuleux caillouteux, une grande bâtisse, l’assuré du pastis vu les vitrines au creux du bourrelet rafraîchi.

Ce petit caillou avec toutes les commodités était le rendez-vous incontournable des navigateurs et autres découvreurs en errance des pôles. Y’avait de la densité et de la circonférence au m3, l’amas stérile de ces décapés des promontoires avaient tous échoués au gré des marées récalcitrantes. Le sommet tout sec de l’île Luzion était devenu leur nid douillet sous la forme d’un improbable palace ubuesque en déperdition.

Lao Ya Dureuz, fort à propos de la bienséance ancestrale d’une longue lignée – voire lampée – souhaitait faire la connaissance de ses grands illusionneurs, doux rêveurs des impossibles. Il considéra avec la justesse d’une bernique en suintement ce terreux et caillouteux monticule qui l’avait réceptionné comme le galet sur la berge inondée d’une étendue bitumeuse, ou bien la musette sur un fâcheux zinc... « T’y étais pour rien, mais tu t’en mettais raz la libellule ». Pour Lao, c’était le moment du retour vers la douce quiétude après une longue série de vicissitudes sur les mers effrontées et débordées des contrées modulaires.

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