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untourdansmacoquille
13 décembre 2020

L'Aquapopée 9/21

Texte 9/21

Un palace de verre posé sur un tas de cailloux taillés par un embrun salé et satiné qui vous mettait la bague en sépulture dès le premier tocsin, voilà bien le menu qui ravirait une glotte taillée à l’embrun depuis ces dernières lames en profondeurs. 

Lao Ya Dureuz susurrait l’envie d’un doux breuvage fadasse pour calmer ses largesses crachoteries saumâtres. Fallait au moins un gorgeon d’apocalypses raisineux mal faisandés en barrique polymorphée. 

Il chemina telle la belette dans les mâchoires érodées d’une chouette ailée et dessalée.

L’accointance du palace mettait ses cerisiers en floraison vu la chaleureuse brassée lumineuse des vastes espaces à gargarismes qui s’opposait à sa vision abrégée par les termes des alinéas du concordat des sens. 

Très vite, sur soucoupe à tasse, et t’as plutôt intérêt à bien tenir la queue parce que tu pourrais te retrouver dans le gravillonnement céleste, il opéra une approche frontale des battants de la lourde du dit Palace.

Petit intermède architectural pour déclamer à la façon toute modique d’une lignée de maçons la magnificence de la bâtisse découverte par le Grand Sachant sur l’Ile Luzion, et on s’en pince encore. La grandiosité du concept avait la simplicité du cube polyformé : ainsi le Palace était composé de trois cubes : 

Le principal est, pour les plus dandelinants, le bâtiment qui accueille les flottants sur pieds et qui regroupe les chambres de haut standing pour masse informe comprise. Au centre de cette imposante bâtisse, il est à remarquer un double escalier monumental constitué chacun de 198 marches en discontinuité absolue et travaillées dans divers marbres dont on ne sait comment cette matière noble ait pu rallier les côtes irascibles de l’île Luzion. Notons pour les plus spacieux du cortex qu’une ode audacieuse permet l’accomplissement parfait de cet ensemble. En effet, chaque escalier a été conçu pour une seule typologie de mouvements, si l’un descend, l’autre monte. Il est important de ne se tromper. Devant cet escalier, trône l’accueil discret et convergent de miel en toute sorte.

Les deux autres cubes, plus petits mais tout aussi discrets dans l’exubérance des décors, étaient positionnés de chaque côté du bâtiment principal. Un cube était destiné aux salles de restaurant et autres salons d’apparat (du nom de ce célèbre artiste Antoine Paratisio, bien connu pour ses créations de décors intérieurs créant l’impression d’une déglution fémorale en terminaison nasale, on pourra se réjouir qu’il n’avait pas trouvé un partenaire pour la partie olfactive de son décor) … Mais ce n’est pas ce cube qui ressert les côtelettes du Grand Sachant, c’est l’autre bâtiment : le bar ouvert de jour comme de nuit, c’est le seul lieu où l’on trouve les vrais résidents de l’hôtel. Les glus du terroir, les ressacs d’un mauvais vent, ou d’un karma affligeant après errance dans une transe fleurie aux abords de l’édifice, tous accostaient leurs épaves sur le rocailleux et s’en allaient s’en jeter un dernier au bar. Mais savaient-ils que ce ne serait pas le dernier mais le premier d’une longue lignée ; boulonnés aux fauteuils, ils allaient devenir des pièces du décors. Échoués, dessalés, embourbés dans un horizon cuivré et satiné, affalés dans de grands réceptacles à oracles, glorieux et petits-peu se retrouvaient là pour démâter un peu plus sur leurs errements.  Quoi de plus juteux pour son immensité, la résonnance cristalline d’un liquide en faveur d’un engorgement bien consenti, et la présence d’un ensemble d’altruistes de l’étiquette. Dès l’entrée dans le bar, faut pas rater la débauche de fresques, de boiseries, de fauteuils en cuir cloutés, instant douillet d’une fin d’agapes avec la part des angelots, débandade assurée des loqueteux du coin pour seul diapason… côté orfèvre dans la chalandise, ça frisait l’avarie dans la nasse. 

Arque-bouté au comptoir boisé et patiné par les ventouses distillantes, Lao aperçut un duo improbable tout en verticalité pour l’un et à l’horizontalité décalée pour l’autre. Le plus véloce était filandreux et devait être jeune ou du moins il en avait les stigmates avec sa petite tête de blondinet précoce. L’autre resplendissait dans sa stature stoïque et autosuffisante, pas un geste ni une secousse ne venait perturber l’abondant réseau de plies, de stries et de rainures sur son visage qui était en partie couvert par un bonnet laineux aux nuances pourpres tendant sur le cramoisi en repli. Lao Ya Dureuz s’approcha d’eux et écouta les bribes du sémantique échange verbal fort limité dans l’interjection.

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