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untourdansmacoquille
24 octobre 2020

L'Aquapopée 2/21

L'Aquapopée 2/21

La sortie du ruisseau aux eaux sablonneuses aura pris quelques grasses heures. Histoire de passer le temps, le Grand Sachant scrutait les environs, vastes étendues laissées dans l’abandon bio diversifié d’un mal de jachère. Il espérait, au gré de ses escapades nautiques à venir, trouver des raisons d’espérer pour ne pas expirer plus vite qu’une méduse dans un sabayon de plastique. 

D’un coup sombre et belliqueux, c’est si mignon quand c’est jeunot, le buffle avait lâché les brides et laissa la frêle embarcation voguer vers des mondes encore inconnus pour le Grand Sachant qui pourtant avait largement cheminé, mais là c’était l’eau… oui l’humide et vaste nappe à poissons. Ça donnait dans l’épique et pourtant y’avait plus trop d’arête. 

Le canot laissa sur le terre-plein le buffle bien content d’arrêter là sa contribution à la propulsion dynamique d’un corpus plat et allongé sur une surface non stable et humide. De quoi rendre les eaux avant les premières ablutions, le buffle n’avait pas l’encodage pour comprendre la logique d’une telle débauche logistique alors qu’il était si bon de brouter la première plante venue, y’avait pas de mal au grignotage,  et c’est pas Mauricette qui ferait la moue.

L’embarcation, petite chose sur grande surface faisait semblant de garder le cap comme l’assoiffé en évitement furtif de lampadaire au soir d’un accident festif. Pour maintenir la ligne, il fallait garantir la flottaison et tout l’équipage, modeste dans l’étalement mais fort appliqué dans l’intensité était sur le pont pour faire avancer le rafiot et ainsi ouvrir les horizons des vastes champs bleuâtres à son immensité.

La mer, ce vaste océan est plein d’eau, et y’en avait mais y’avait pas que ça dans le jus. Mais ça, c’est un autre racontar. Pour l’instant, Lao Ya Dureuz sentit une vague, première de cordée, balayer le canot par tribord et hop ça devint plus visqueux sur le pont. Petite autopsie déjeunatoire à grumeaux, introvertis.  Ça rassure sur le bol alimentaire d’un sage méditatif…

Lao Ya Dureuz trouva cette entrée en l’eau, immersion onduleuse, bien à propos pour ne pas ternir son état vestibulaire. 

Lao Ya Dureuz avait longtemps cherché le bon rapport entre canot et canotiers... Dans le choix, c’est le noyau qui faut saisir, y’a pas d’effroi dans la tige si t’as tout en main, comme disait Mauricette, et c’est pareil dans l’équipage en flottaison. A proximité du ruisseau, bien au sec entre poutrelles et planchettes et ancré au comptoir, un ramassis d’esgourdes dessalées calées sous casquette défraîchie tenait salon. Point d’eau dans le godet en partance, c’est que le bataillon en gondole en avait vu ramassé des lampées en front d’crâne alors il faisait trêve dans le minéral. Priorité était donnée à l’irrigation du gosier versus jus résiduel de serpentin. Pas de place pour les cérébraux et les bien-pensants, y’avait du braillard au mètre cube, toutes tailles et circonférences dans la confusion d’une venaison fumeuse.

Ainsi, d’un zeste de battements de cils, Lao Ya Dureuz trouva le têtard d’avant. Capitaine des flaques opaques, arpenteur des eaux humides, Sieur Barazéro, de son petit nom issu d’une famille glorieuse de têtards desséchés, était celui qu’il fallait au Grand Sachant. Dans son hamac extensible, il avait embarqué son fidèle matelot, son bosco et son mousse, fierté des godilleurs des vents émergents en contrées hospitalières. Point n’est possible dans ce propos laconique d’un fidèle raccourci aventureux, de vous décrire dans le surplus la physionomie de ces illustres amarinés, ça dégageait la bonhomie du ban de sardines confinées aux huiles essentielles ; et y’en avait qu’étaient pas que fines… 

 

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