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29 octobre 2022

Les incontournables de Lao Ya Dureuz 137 Trop tard Balthazar

Trop tard, Balthazar. 

La prose du camionneur faisait la pause. Les alexandrins se torpillaient les syllabes dans le désordre. Il cherchait le ver bonus, mais pour tout magot, un seul dernier sanglot. Fallait un gros buvard pour gober le flot des tempétueux vauriens. Et pour soupeser l’ultime soupir d’un fêtard de derrière les fagots, le camionneur était décidé à s’encanailler à l’horizon d’une petite chicorée, sur un air du veinard.

Bravissime petite gloriole à deux balles qui prend l’bobard pour une timbale de soupière percée. 

Néfaste, peut-être ! et pourtant si peu rapide sur la détente à la répartie, le camionneur de la cruchette faisait le guet tel le homard dans son casier. Il avait les pinces en mode suspicion pour canette en trauma avancé. C’était le pleurnichard des chrysanthèmes, le gaillard avait du coffre. Tout dans l’arrondi, une absence, sans y croire vraiment, d’aspérité et de pics, sinon fallait rembourser la mise. Il vaquait à ses occupations, fidèle au hasard d’un jeu si vieux que les charognards n’ont plus que les fumets à se mettre sous les quenottes. 

Un jeu, pas de doute, sinon t’aurais rien comme mise de départ. Un petit rien dans le falzard pour seul repaire, la partie n’était pas gagné d’avance. 

Pourtant que la route était longue au creux du nénuphar doré aux rayons du soleil. La mare tout juste remplie par les têtards du coin en connaissait un rayon, gageure des petits criards qui ne comptaient que leurs rôts pour seul espoir. 

Tout cela s’enchainait sous un vaste étendard de certitudes, il reprenait son souffle, le rythme arrondi à la petite semaine, dévasté par l’absence d’un regard. Un de plus, seulement pour se donner la raison du tocard qu’avait tout raté. C’était court comme un soupir de Mauricette en fin de blizzard. Et y’avait rien de bizarre, fallait pas chercher le fil d’une mauvaise ride, fallait pas comprendre. Le camionneur encore assoiffé par la vaine recherche d’un autre soi, se gavait à l’entracte. Seulement seul, vasouillard à souhait, pour un simple égard, il allait regagner son ultime trace, petit vieillard tout juste ressorti de sa condition d’avant, façon fier gaillard qu’avait trop pris le hasard pour un ticket gagnant.

Les jeux étaient faits. Faillite à tous les étages d’une tour qui manquait de toupet à tous les niveaux. La pente était rude pour le montagnard des ridelles, glauque comme un soubresaut de Mauricette devant une sépulture de tête de veau meringuée. 

Y’avait l’oisif qui se donnait des grands airs, les cartes étaient écornées et on distinguait des mains vierges de tout atout comme des sacristains penauds devant un vin de messe frelaté. C’est dire que le trépas voulait sa gagne, son lopin de terrassement. Et pourtant, le camionneur, fidèle des apothéoses des frêles têtards, ne questionnait pas l’algorithme de son raisonnement. Il regagnait sa tanière, son abîme caveau à deux traces d’ici, bien loin du regard des perfides lampions. C’était un mauvais jeu, une mise trop bien huilée qui lui avait échappé. Fallait pas s’en faire. Il se racontait une histoire façon douceur d’une phrase construite autour d’une syllabe portée par la fine sensation d’un douze pieds. C’était encore une pirouette pour un méchant tempo. Le camionneur avait pris son temps pour maintenant être à sa place. KenTuch’ les bavards.

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