Les incontournables de Lao Ya Dureuz 133 T'as quoi dans la tête?
T’as quoi dans la tête ?
Un vague refrain qui prend ses aises
Les ombrelles sont sorties et papillonnent sur fond de rayons
Le soleil s’est installé et dégage ses postillons
Sur le sable chaud, y’a des clichés, des enfants
Qui remplissent des seaux de conscience en partance
D’un bâtisseur qui verra le jour, le jour où
Tout repartira une nouvelle fois. On tournera le dos
On fermera les yeux, et on oubliera tout
Révolte des rêves non exaucés qui reviendront
Comme des cyclones sur un frêle château de sable
T’as quoi dans la tête ?
Du mou qui ressort à chaque éternuement
Frontal comme une tête qui heurte un mur
Solide et si haut que le champ de vision n’est
Plus d’une liaison frauduleuse de joint
Ah s’il y avait au moins de la fumée
Mais non rien ne vient malgré l’effroi
D’un souvenir pas si lointain
Tu faisais quoi, toi, quand le vent
A soufflé le toit de la maison
Les papiers envolés comme les feuilles des arbres
T’as quoi dans la tête ?
C’est le son du vide qui nous éconduit
Et nous détaille comme de petits épis
Secs et appauvris, il faudra attendre
Des jours heureux qui ne viendront pas
Pour nous permettre de ressortir et d’affronter
La nature courroucée réclamant son juste
Traitement et non l’infâme et dispendieuse gabegie
De petits êtres sans cesse à monter sur leurs ergots
Les compteurs se remettent à zéro
Et il n’y aura pas de place dans les prochains wagons
T’as quoi dans la tête ?
C’est en cri du silence, et de l’absence
Faudrait son lot d’allumettes pour garder les yeux
Grands ouverts, et scruter l’horizon
Rares fumeroles au loin, les flammes ont avancé
Et bientôt chaque arbre centenaire aux cernes bien marqués
Deviendra une poussière charbonneuse prenant son envol
Au gré d’un vent devenu fou et on continuera à trinquer
Pour ne pas trop s’alarmer et se donner des raisons
D’espérer comme la folie d’un autre monde à créer
Bien au-delà de nos atmosphères suffocants
T’as quoi dans la tête ?
Une envie de sonner le glas
La vaine sensation d’un monde qui se prend
Les pieds dans le tapis molletonné d’une vie
Si paisible et garantie au plus beau des espoirs
Mais rien de tout cela n’a de caution et ni d’espérance
Le mur chauffé à blanc vient interrompre le bel
Assoupissement de l’entêté usurpateur
D’une terre qui ne voulait que donner
Ce qu’elle avait de mieux sans penser
Qu’elle serait aux mains des plus vils prédateurs
T’as quoi dans la tête ?
Il faut rentrer bien vite, le sable
Devient chaud et les vagues s’écrasent
Sur le château de sable, construction d’un temps
Qu’il faudra bien vite oublier, gagnes vite les berges
Petites espèces, l’ultime soubresaut ondule
Et sera un final étincelant comme une trainée
De poudre d’escampette sur fonds de suffisance
Notables et abscons comportements d’intérêt particulier
Piétinant le plus grand nombre
Qui n’ont rien dans la tête.