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untourdansmacoquille
3 octobre 2020

Les incontournables de Lao Ya Dureuz 103

 

 

C’est sémaphore sur la dunette

Il croise ses mandibules pour mieux déployer ses rotules sur fonds de liquette bien tempéré.

Y’a pas plus fort que la disette

Il se dégourdit les replis tout à ses flatulences sous-dimensionnées pour les plus somptuaires

Le port reprend sa respiration

La mauvaise envolée d’un zeste filandreux file doux vers un horizon trop sceptique.

 

Texte en diapason hybride du 2nd tiroir aux éclats… Lao Ya Dureuz 

 

Ils étaient les plus humbles arpenteurs de vieux terroirs, cherchant en vain, et toujours à la grappe descendante forcément, ces nobles manuscrits ancestraux des premiers habitants de la Contrée. Ils étaient peu nombreux, moins que les doigts d’un bon charpentier et tout juste pour faire la pince aux plus conviviaux. Ces doux lascars, dans le texte en jachère, ne donnaient pas l’impression de s’époumoner les méninges quand ils déambulaient telle la bulle dans sa flûte. Y’aura toujours un goulot à s’humecter pour garder la frondaison fraîche comme la rosée d’une belle matinée. Observons cet équipage bien monté en glorioles tenant fermement la barre quémandeuse de leurs destinées. Ils avaient, juvénile à l’étouffée majeure, décidé de rassembler dans un même endroit tous les ouvrages copieusement garnis par les grands esprits de la Contrée. Travail, que dis-je épreuve initiatique de l’extrême torpeur d’un soir d’été où que t’as le rosé mais pas les glaçons…. Oui, ils avaient bien entrepris un vaste et irraisonnable chantier de fouille platonique dans le fondement des rayonnages livresques de la Contrée. 

Mais il est temps, à foison d’asperges irrévérencieuses, de vous présenter ces illustres, ces lipo-ramettes de l’essentiel. Le premier Palamps, le deuxième Granoul et le troisième Massido. Il y avait un petit, un grand et un moyen. Aucune étagère ne pouvait leur échapper. Ils abordaient le quidam à la lourde frontale sans sommation. Jamais ils ne repartaient bredouilles. Les quenouilles dans le sens de la moisissure, c’était pas leur trouée. Toujours simple dans l’intransigeant, comme disait Mauricette devant un plat de nouilles.

Et pourtant, leur quête s’exhuma en mauvaise croûte au cours d’une traversée de lactée morose des hauts fonds de la Contrée. 

Un soir de troubles, ils firent une pause chez un drôle de premier écorché des bastingages. Pas d’ulcère dans le récif, quelques détails dans l’arabesque à résoudre mais le trio gardait la confiance des conquérants. Fallait voir le client, un récipiendaire des dernières semonces, le gars qui tient son cap par la seule science de l’apaise en terreur, vague théorie de l’absolu principe du « planté là » ! Mais fallait pas s’enquiller les globules dans la mousse à brume, façon têtards des hauts bords. Les premières salves, pour la convivialité des résidus, reposaient sur Granoul, un grand parmi les négligents. Il avait la tournure de phrase pour ne pas inquiéter la ménagère et le bas clergé. Quelques petites formules bien soupesées sous le comptoir à sourire et l’affaire devait être jouée. Le trio pourrait rentrer en action régressive sur le stock livresque. 

Mais diantre, cette fois-là, la technique prenait une tournure dévastatrice. Le quidam dégondé en apparence et sans câblage circonstancié, montrait une vélocité dans l’argumentation à moins de quatre mots par phrases. C’était du condensé, de l’aride grammatical. Bien vite, Palamps et Massido vinrent en aide à leur compagnon bien mal en point, sans compter les points virgules. Malgré la force de frappe ainsi rassemblée sur le parapet de cette demeure, le glorieux équipage n’arrivait pas à se dépêtrer des ellipses verbiages du propriétaire des lieux. Non content de répondre aux trois lascars, il avait pris la mesure de l’échange. Et c’était maintenant lui qui menait les débats ou ce qu’il en restait. De quoi s’agissait-il ? Disons-le tout net dans l’épaisseur d’un mauvais crépu, sans vouloir diviser un auditoire à la sagesse d’une huitre aux épices, not’trio avait eu la mauvaise idée de sonner à la porte du Grand Sachant, Et oui, « Him Self » not’Lao. Son immensité n’y voyait rien dans l’objection mineure à converser avec ces quelconques bipédiques, car ça détend les circulations neuronales. 

Après les emphases introductives, il avait très vite compris le stratagème du trio des dérisoires et ne souhaitant pas les immoler derechef dans le benzine de piètre qualité, il se réjouissait de tailler la bavette avec eux. Ce n’était pas, de sa part, le résultat d’un dédain pour le médiocre, mais il avait constaté que le silence avait atteint ses limites dans l’absurde communication avec autrui et y’a des clients chez les pourceaux. Fallait pas chercher beaucoup plus, car de fait, il était plutôt bien perché, l’arpenteur des méditatives errances du plus grand nombre. N’en déplaise aux bouches à merde. 

Ainsi, il avait commencé à abreuver les trois déterrés en différentes postures syllabiques et présenter dans le succinct ses rayonnages bibliophiles. Y’avait du lourd, surtout que not’Lao ne se contentait pas d’un petit résumé des extravagances remplissant ces ouvrages, il en détaillait aussi la qualité en nombre de mots, de pages, du grammage du papier et de sa dimension. Il évoquait, détail notoirement réceptif pour dégondés, les dates de fabrication du papier et du livre. Ainsi il pouvait aussi s’appesantir sur l’évolution de la discordance des fibres du papier en fonction de la température de la pièce mais aussi de celle du lecteur. Arrivés au 10ème tome des florilèges aventureux des Maîtres de la baie des Contrées, notons que ces florilèges comptent 30 tomes et que Lao Ya Dureuz en détient les 10 versions non homologués. Et c’est sans compter les 1000 kilomètres de rayonnages d’ouvrages en tout genre qui composent sa bibliothèque au sous-sol de sa modeste bâtisse. 

Comprenant que le traquenard allait leur coûter fort cher, les trois lascars prirent mollement  la mesure du condiment. Trop acide pour leur gencive de nabot, ils devaient, vite, regagner des terres moins hostiles. Sans attendre, la virgule ou le point d’exclamation dans le discours du Grand Sachant, ils décidèrent de couper court et de changer de parcelle. 

Lao Ya Dureuz fut surpris de cette soudaine fuite. Il s’en alla trouver son fidèle compagnon, Maître Dee Drouz pour s’épancher sur cette bien triste histoire. Il lui fit en quelques strophes mal programmées le descriptif. Maître Dee Drouz hocha de la tête. Ce fut assez pour son immensité qui reprit sa fonction méditative. Son fidèle compagnon retira alors les cotons de ses oreilles pour s’étourdir du silence retrouvé. Ken Tuch’ les Moby Dick du lobe.

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