Les incontournables de Lao Ya Dureuz (45)

L'épopée juvénile de Lao 3/6

Les piégeux ont du ressort dans l’obscur

Après ces jours d’errance dans cette belle nature non encore bricolée par une bande de dégénérés à la clé à molette, le petit Lao a chu dans une clairière peuplée de grabataires squelettiques blanchis des limbes aux racines.  Il avait devant lui cette cohorte de gros tas tout béat de leur bien-pensance et de leur omniscience acquise par des années de gorgeons au troquet du coin. Résidus infâmes d’une société sans âme, cette bande de cloportes jouaient au sachant. Dommage, ils n’avaient pas encore capté qu’ils avaient devant leurs mirettes explosées à l’anisette, la quintessence de la science, le Panthéon du savoir. Ils jouaient au bonneteau de l’érudition sans filet de sécurité, comme la belette livrée au fourreur des alpages, un carnage dans la poêle…. C’est sûr que not’ petit Lao, il scrutait sans frémir le bas-fond des baveux tout juste sortie des abattoirs à cons. Déjà, il maîtrisait la réflexion subconsciente. Malgré l’espace temporel et abîmesque du moment et l’extrême inconfort façon pic-à-glace dans les glutéaux supérieurs,  un échange réussi à se faire… Lao, ça le faisait braire, mais il avait pas le choix… Non, non ne regardez pas votre agenda M’dame…. « T’as pas un PowerPoint ? » Semblaient questionner ces névrosés du labeur, hirsute penseur d’un au-delà fait de données dynamiques, sorte de puces de mer s’attaquant à la normalité de la vie.  « Si t’as pas fumé ta craie, prend le Stabilo en suppo, et de préférence jaune fluo ». C’est classieux  dans le libellé !  Les amputés du frontal avaient toujours le mot d’après à sortir, ils en débitaient comme une fonderie d’écrous, au kilos en mal d’ébavurage. Ça  sortait de partout et sur tout, vaste vomi lexical, ils dégageaient cette suffisance rectale des vulgaires  pseudo-dominants d’un monde en jachère.

Lao, solide petit baigneur, était sous oxygène à la vue du dit-conclave… Et oui, conclave… t’as tout compris dans la sémantique, t’as le rythme mais sans les chaînons. Faut pas aller très loin dans le cursus pour comprendre que ces bipèdes hirsutes avaient les mandibules collées au plafond. Dans un sens du raisonnable, on pourrait les absoudre, car les bactéries avaient eu raison de leur connectivité. Y’avait de l’envoûtement dans les colonnes du tableur, fallait s’en sortir en prenant des clics pour ces rates à claques. « Oui, mais comment ? »  Lao était bien arrimé, la mimine dans le disjoncteur à trouffion des terrassés. Nul doute, il le fallait ! Car d’un battement de cils, t’étais marteau avec ces assoiffés de bouches à merde. 

La modeste clairière n’était pas plus grande qu’une trouée de météorite en rut. Très vite ça s’entassait sévère au pied des cailloux. Ça mégotait pas dans le passement de jambes, Lao avait le mérite de la simplicité par la découvrance à bas tarifs.  Dans le lucide, il se rendait compte aussi que ça fouettait dans les rainures. Le yak attaché à un cailloux empestait la nature à deux balles, à lui tout seul c’est toutes les saveurs d’un salon de l’agriculture résumées dans un doudou à dreadlocks. La bestiole était un peu fumée du raisonnement, rescapé d’une séance yoga avec une troupeau de buffles, elle essayait de reprendre le fil de sa désespérance. Y’avait pas de mal dans les vides du concept animal ruminant. Le troupeau de buffles, lui, toujours stoïque, devant l’adversité de la vie des pâquerettes en résistance, s’apaisaient les gencives en malaxant un duvet polyamide à plumettes de canard. Le yak n’avait toujours pas happé la tige de l’essoreuse à penser et restait planté comme le téton sur la bouche du pervers. C’est pas que ça fait mal, mais c’est oppressant…  Lao, d’un geste sensuel comme la main de ma sœur sur son cocker nain, décida de quitter la clairière à bord du yak, et sans toutes les commodités. Ken Tuch’ les touristes.