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untourdansmacoquille
13 juillet 2019

les incontournables de Lao Ya Dureuz (42)

Grand jour au village des contrées hospitalières, toutes ses strates vomissantes et grinçantes resplendissaient dans leurs meilleures livrées. Ils étaient réunis autour de l’arbre omnipotent et séculaire, vieille connaissance du plus grand nombre des habitants vu la démographie ambulatoire du secteur. Rituel immuable comme les oisillons au Printemps, chacun devait sauvegarder cette petite part de mémoire branlante qui sentait si bon le goupillon des fins connaisseurs, et oui M’dame fallait pas mettre les doigts dans la prise. Revenons à cette vieille tige majestueuse surplombant de sa haute stature la petite communauté bavante, elle avait été plantée il y a … on ne sait dire et pour quelle raison. Et les joyeux boulistes anisés auraient eu bien des choses à déclamer, eux, sur ce parasol naturel, mais là n’est pas le propos, car trop occupés, ils s’étripaient au cochonnet grillé.  Référence notoire sur cet amical ombrageux, le père Antoine avait bien, l’an dernier, esquissé une vague théorie dont personne ne se souvenait. Maintenant, c’était trop tard, l’ancien avait été mangé par son verrat l’hiver dernier, c’est triste la faim. 

Hardiesse mémoire en mode lémurien, les raisons ne manquaient pas pour se taper un gorgeon et en fallait-il d’ailleurs se disaient les hydratés à l’éthanol. Chaque année, c’était la même dépendance mémorielle. On se réunissait pour le passé et éviter que le présent ne devienne un futur aussi pitoyable. Fallait pas oublier… quoi ? La plupart des convives, et certains étaient plus vifs que d’autres vu la moyenne d’âge, n’en avaient aucune idée. Lao Ya Dureuz, immensité du biotope à l’hydrogène compensé, avait, cette année, décidé de participer aux agapes populaires accompagné de son fidèle Maître Dee Drouz. Sa principale obsession méditative prenait là tout son sens, il avait la matière brute du commun en mal d’horizon, une juxtaposition d’ornières gazeuses. 

Tel le lierre sur les bas morceaux, la liesse s’emparait des bourgs de tout l’pays dans un délire organisé et notoirement explosif quand venait le crépuscule. Y’avait pas de place pour la génuflexion des raisonnements verbeux. Ici, toute était « présent ». C’était le baloche des grands nocturnes. On avait la liberté accrochée au maillot doré  et le gorgeon à profusion. Maître Dee Drouz, toujours prêt à une glorieuse et docte quête, s’enquit largement de précisions sur les circonstances d’une telle dévotion aux cultes antiques. Qu’espérait-il ? un exposé ordonné qui lui permettrait de mettre une loupiote sur tous les trous immémoriaux … Que nenni ! point d’explication dans les propos chancelants des attablés, que de l’apologie livresque et péremptoire. C’était dit et pas plus. Fallait pas pousser le blédinat dans la mousse parce qu’il y aurait des touffes sur le museau de l’inconséquent fureteur. Et là M’dame, y’a épuisement ! Faut toujours que Maître Dee Drouz trouve la bonne saillie, l’intermède des resplendissants façon mouette à sornettes. Ça devenait lourd dans le pelage car la journée s’étanchait à lampées régulières de produits locaux fermentés dans les caveaux familiaux. Rien de bien identifiable dans l’acte productif, mais c’est là que tu soupçonnais le concept festif parce que t’avais plus les notions du passé ni de futur, t’étais au fond d’un  trou béant. Oui, un trou mais pas n’importe lequel, le sombre des nuits d’antan avec les clochetons de la déraison en plus, scintillements au firmament. Son immensité, interrupteur à paillettes des obséquieux déserts crâniens, laissait son fidèle majordome taillader dans le notoire, pour se garder l’esprit ouvert à toutes finesses méditatives et contrer le propos qui se muait en larges exhortations chauvines, et non coquine, t’as pas les bonnes mèches. Dans les vapeurs d’une nuit égarée, ça sentait la poudre et les grappes concassées, toutes les narines étaient en alerte, c’était l’apothéose de la fraternité émotionnelle.  Au village des contrées hospitalières, les effervescentes ripailles se muent en choc des décérébrés en mode liquide de queue de goulot,  c’est pas la voisine qui dirait le contraire…« Fallait bien que cela dégénère sinon y’aurait pas eu de fête » s’exclamaient les batraciens joueurs de boulets pétanqueurs. C’était chouette les fêtes au bas village de la contrée hospitalière, une belle plongée dans les méandres d’une société qui prend l’eau, petites puces des temps jadis à bas front.

C’est ainsi que se termina ces agapes annuelles et Lao Ya Dureuz rentra dans son logis au frais et méditant sur ce monde trop … oui bien de trop et à l’excès. Sans passé, le présent ne ferait pas de futur. 

J’ai bien peur, petites crevettes bodybuildées à la crème solaire, que cette fois je vous ai perdu dans les artifices d’une œuvre édifiante, issue des réflexions d’une volupte sagesse autocentrée sur la plénitude de la bienséance. Vous verrez ça ira mieux demain, ça va toujours mieux après la liquidation des cailloux dans les bottines du savoir, on fait un trou aux socquettes et l’enchantement laodesque s’éparpille comme la rosée d’un matin serein, et c’est pas Lapinou qui va dire le contraire. Ken Tuch’ les lampions.

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