Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
untourdansmacoquille
22 juin 2019

Les incontournables de Lao Ya Dureuz (39)

Lao et le jardin 2/3

Dans les dédales du jardin – petit espace paisible et orchestré dans l’art du domptage de la verdure en tous genres – la tension était monté d’un cran ; les arbres ne stockaient plus un chouia de carbone, ils se maintenaient en apnée du bourgeon et y’avait du rejet.  Les animaux, petits et grands, s’étaient gélifiés tel le nain de citadin et les plantes en grâce ne poussaient plus sur la tige faute d’accord. Pour tout dire et sans réserve, à mesure que le Grand Sachant, dans sa magnificence flânerie matinale, découvrait l’état de son domaine herbeux, son fond de glotte s’obscurcissait. Le souffle d’une haleine nauséeuse et terreuse vint lui titiller les naseaux et il comprit vite qu’il y avait intrus dans la garbure à grumeaux et qu’il fallait faire vite pour retrouver cet infâme néfaste. Et il n’a pas fallu longtemps pour capter l’attention de l’illustre Serpette des alpages des contrées hospitalières et d’un geste brusque et souple d’une batte à beurre, Lao Ya Dureuz plongea dans le fourré… mais m’dame, vous allez être déçue ! Y’en a marre aussi des interprétations sémantiques des prospères du bulbe jurassique. Restons modeste, petites graines pédonculées, y’a pas que l’alluvion qui compte dans le radier.  Bon reprenons la germination narrative après cette brève incartade fourragère. Not’Lao, de sa langoureuse verticalité est venu se poster devant la bête. Oui, la Bête, l’immonde et corpulente petite chose  qui avait modifié les armatures sédimentaires de son jardin champêtre. Le prédateur se présentait comme le SDF du gluant, le roi de la lubrification… d’un bon diamètre et la tête hérissée de quatre antennes. Deux petits yeux mesquins et rougis par la luminosité ambiante d’une matinée moite regardaient son immensité le Grand Sachant. Y’avait bataille au coin du sordide. Lao avait face à lui un spécimen rare de Grande Limace décongestionnée du genre Limax Gnous… ça avait la force d’un troupeau de gnous en période de sécheresse quand il fallait s’humidifier la truffe et la souplesse d’une cohorte de limaces fondant sur un parterre de scaroles. Avec ses deux mâchoires, la Grande Limace pouvait élimer un carré de verdure en une rotation d’aiguilles. Et le spécimen que not’Lao auscultait, était du genre bodybuildé et huileux dans la viscosité. 

Quand ces deux prototypes à sang froid se rencontrèrent, ce furent d’abord les grandes explications de nature à disperser toute ambiguïté à l’éparpillement constaté des herbettes laodesque. Lao Ya Dureuz, en quelques mots pesés à la pelle à grosse tarte, expliqua la bienséance hospitalité dont la gluante limace avait largement contribué à étêter les aspérités en ingurgitant globalement une saison de graminées savamment manipulée par son immensité. Il y avait là nécessaire obstacle à toute convivialité et ça allait devenir morose chez les gluants à coup de persil et de purins de rhubarbe. Not’Grande Limace n’était pas folichonne en décoctions et autres mélanges répulsifs. Elle dégageait une forte envie de loger ses tentacules à la fraîche et se disait qu’un sweet-laitue  dans le jardin de sa grandeur ne devait pas être une sinécure à température ambiante. Il fallait bien vivre aussi. Diantre, la bougresse avait du répondant dans les coulissements, se disait not’Lao. C’était pas pour le déplaire, il y avait morsures aux jonctions des sentiments. La discussion prenait ses aises dans les profondeurs de la verdoyante nature qui s’éveillait au gré des rayons des premières clartés du jour. Ce jour-là, Lao comprit qu’il n’avait que faire d’un jardin au carré et synthétique dans la distribution des semences. Il fallait bien laisser tout chacun se débrouiller avec les mandibules qui lui restaient. Not’SDF gluant, cousin d’hélix parti en vrille un soir d’automne trop finement imbibé, avait bien le droit d’un parterre en verdures. Et c’est ainsi, que les deux compères se mirent à disserter sur la meilleure façon de planter son transplantoir dans une terre noire des contrées hospitalières. Le jardin en apnée se desserrait les paliers de décompression et retrouvait son charme des douces verdures d’antan. On avait été en lisière des nébulosités grimaçantes, mais fallait pas s’humidifier les pilotis. Avec Lao Ya Dureuz, son immensité des bocages, y’a toujours du lactose dans les coussinets. Et c’est si bon. Mais faut suivre. Ken Tuch’ les binettes.

Publicité
Publicité
Commentaires
untourdansmacoquille
Publicité
Archives
Publicité