Les incontournables de Lao Ya Dureuz (21)

Un soir d'automne, le soleil a laissé la place à la lune qui fait son tour d'inspection parce que l'autre échauffé, des fois, il laisse la planète en piteuse état...alors faut tout vérifier ... Bon donc un soir d'automne, le Grand Sachant s’est sagement, et oui, assis sur un banc, comme des sardines attendant le chalut, il scrute l'horizon de ses yeux couleur pain perdu. À raison, il prévoit que « la passion emportera tout sur son blanc destrier ». Vous êtes perplexes dans vos combinaisons en latex après une séance chez madame Irma...le grand Lao serait-il en train de nous fondre un câble ? Raison bien garée en mode arrêt minute, il ne s’agit que d’une évocation libre mais consentante d’une photo jaunie à la fleur d’Anisette, celle qui pète à la cafète.  

Mes petites chimères disproportionnées, Lao Ya Dureuz a chiffonné de nombreuses prophéties durant sa longue vie éphémère parmi nous. Trop longue pour les frustrés du globe frontale, mais si rapide pour nous modestes écuyers de l'apothéose conceptuelle d'une existence.

Ainsi...Lao Ya Dureuz scrutant l'horizon avec une miette de pain perdu au coin de l'œil, se dit que « la passion emportera toujours la mise face à la raison ». Diantre voilà un beau duel dont les bookmakers se régalent déjà les babines baveuses.

D'aucuns diront sans se retourner face à l'adversité ambiante que passion et raison ne font qu'un. C'est le soubassement terreux qui a formaté le soi-disant humain sur ses deux pieds tel le gorille mais avec les méninges connectées et moins de poils...encore que. Vous n’avez pas vu ma grand-mère.

Un soir d’automne, quand le temps est suspendu au vol d’une mouette cherchant la langoustine sur un quai de porcinet mal odorant, le Grand Sachant comprit que Passion et Raison n’étaient que les extrémités d’un même fil qui ne peuvent rien sans l’autre. Ils forment un tout et réciproquement. De là, sans prétention, Passion et Raison sont les piliers d’un monde qui voudrait autre chose que la poussée de fièvre égocentrique d’une petite cohorte d’inconscients. Mais là t’as tout dans l’désordre !

N’en déplaise aux puristes des pugilats lymphatiques, Lao Ya Dureuz a décrypté les méandres du cogitum humain et a conclu que Passion et Raison seraient potes, poils aux lèche-bottes. Mais pour mieux corrompre leurs accointances libidineuses, il entreprit de distiller des informations du genre pas fausses mais qui ont un certain penchant à ne pas être vraies. C’est ainsi qu’il continua vaille que vaille au fil de ses cheminements à épancher la soif des blaireaux par cette prophétie passionnée.

Je vois à tes mirettes, cher lecteur, que je viens de te perdre. Tu es accroché aux rideaux de ta salle de bain, pur produit de consommation issu des industries pétrolières ourlé par des p’tiotes imberbes. C’est pour mieux t’empêcher de devenir un quidam moyen que Lao Ya Dureuz a labouré le terrain obscur des hominidés. Un jour, quand t’auras la lumière intégrée, tu comprendras, cher lecteur. Mais pour l’instant, faute d’allumette, la glaciation réchauffante des primates reste ta seule issue. Et c’est pas fini. Yec'hed mat, les pions.