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untourdansmacoquille
16 février 2019

Les incontournables de Lao Ya Dureuz (20)

Un soir, au coucher d’un soleil glaçant comme la braise d’un pic à glace, des buffles traversaient la plaine. Complainte d'un troupeau désabusé d’être déshydraté, la célèbre complainte que toutes les âmes sensibles ont un jour chantonné quand ils se rincent sous la douche et qu’il y a une coupure d’eau. Les pieds et les yeux en-savonnés, ça pique dur. T’as compris l’astuce du pic à glace. Dans le cas contraire, tu peux t’en servir pour trucider le premier plombier venu. Mais revenons à nos buffles en-lainés tels des teckels à poils durs emmitouflés dans le dernier défi de tricotage de Môman à son chienchien. Le buffle, il a sa fierté, alors il rase la plaine pour ne pas se faire remarquer. « On est tous des victimes de la société de consommation » éructe notre buffle dans un beuglement assourdissant de compassion post-traumatique. Un crapaud-buffle passant par-là, si loin de sa mare, croasse de stupéfaction et se reprend une ligne d’invertébrés asséchés. Ne croyez pas qu’il compatît le compagnon homonyme ; non, il n’en a cure, l’amphibien des Tropiques. Il est seulement bien esseulé face à un troupeau de buffles en plein désarroi existentiel. 

Le bovidé ruminant sa hargne sur son mât de cocagne est du genre taiseux, alors en pleine course entrevoir le batracien moyen, c’est une sorte de coup de latte dans les parties ; Ça le ronge sévère !

Le batracien dans un geste aussi stupide que dérisoire, mais faut pas en attendre plus d’un amphibien dont on utilise la peau séchée pour créer des zombies, prend un grand bol d’air saturé et se gonfle méthodiquement tel un ballon de baudruche tendance toxique.

Qu’advient-il à toute cette ribambelle de résidus de protozoaire ? 

Et que diable faisait le Grand Sachant Lao Ya Dureuz dans cette embarcation ensablée ?

Son Immensité divinatoire a toujours beaucoup voyagé au gré des volutes de sa condition mystique. Ainsi, lors d’un voyage d’études tous frais payés par une société lobbyiste spécialisée dans la production de noyaux artificiels pour olives aux OGM, il a entamé une visite circonstanciée des bas-fonds du bled, site notoirement infâme pour dégénérés à l’herpès purulent. De cette visite, il en a tiré un principe simple, qu’un quidam moyen sorti de son caisson oxygéné pourrait appréhender : « le foot est l’ami de l’homme et réciproquement ». Je comprends votre scepticisme aux faux airs syphilitiques, vous pensiez aux chiens…à ces petits bêtes à quatre pattes si mignonnes avec leurs jolis yeux, au nombre de deux, qui ont une tendance à aboyer quand tu rentres tard rempli de vodka à l’orange et que tu ne veux pas faire de bruit, même si t’as mis un quart d’heure à triturer ta clé dans la serrure. Ce doux animal qui prend tes mollets pour le dernier bâton de berger et qui s’amuse à déchiqueter ton journal. Oui celui-là ! Et bien non, Lao Ya Dureuz a bien compris la descente infernale subie par nos cerveaux asséchés par des années de séries abscons, et il en a déduit que cette bataille rangée pour avoir la « baballe parce qu’il y a qu’une, alors qu’on est 22 sur le terrain », était le symptôme d’une évolution régressive. Lao n’y pouvant rien, les bras tombants, mais ça repousse, a continué sa quête sur les artères vides de calcification d’une contrée dévastée par des gnomes à deux pattes.

Et dans tout ça, notre crapaud-buffle tentant de devenir une sphère de peau hérissée de verrues, a été envoyé dans les limbes de la plaine au passage du troupeau de buffles qui ne connaissait rien à la soule. Quand t’es pas aidé, c’est pour la vie.

Ah  « Ciao !» le crapaud.

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