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26 août 2021

Les incontournables de Lao Ya Dureuz 111 - Joseph, le poisson rouge

Joseph, le poisson rouge

Au diable le bon esprit somptuaire de cette vague minorité protozoaire qui n’avait pour seule pensée que d’éradiquer son prochain, tant qu’il était un inconnu pour lui. Valait mieux défenestrer sa voisine que son poisson rouge, éminent compagnon des plus valides dans la planisphère à branche.

Pour Maître DEE DROUZ, l’indomptable fidèle de son immensité, l’évocation de ce menu fretin écarlate, l’incitait à nous narrer dans son embonpoint issu des plus belles exploitations biologiques à fermentation intégré, une historiette à soupirette de « Joseph, le poisson rouge ». Un propos qui se veut humide pour tout bulleur d’un coin.   

Gardons à l’esprit, petite poêlée, que « le rond rouge disparait quand c’est chaud…. C’est comme Mauricette, les soirs où y’a mogette.

Ce jour dit, on aura noté façon factum dans le présupposé, un manquement à l’orée d’une fenêtre, y’avait fourmillement au firmament de l’apothéose. Ça sentait le dévergondage dans la soupière d’une mauvaise impasse, il fallait bien s’arrimer les paupières pour cet intempestif et poussif décollage au socle d’une saison qui aurait voulu se la jouer pathétique, tout cela augurait le cordon d’une socquette mal embarquée dans sa tong.

Pourquoi cette effervescence inodorante et sous-jacente dans l’à-propos ? diantre petits farfadets, c’est que not’ fretin à friture intégré n’était plus dans son bocal. Joseph, pour le bien nommé, ne vaquait plus à ses ronds dans l’eau. C’est-à-dire que dans un bocal, pas facile de faire des angles droits, et Joseph, le poisson rouge, avait perdu le sens de la racine et tournoyait façon bilboquet sans le fil à la queue. Y’avait bien des périodes d’accalmie dans sa gravitation, Joseph s’octroyait une pause, le regard fixe perçant la fine verrerie. Cela rendrait presque la carrure stoïque du sous-marinier en sortie de périscope un brin nauséeux. Joseph, lui, conservait ce regard humide et passif. Il avait la vision à 360° sur ce petit intérieur austère et morne. Son manteau écarlate et écaillé était la seule trace de couleur dans cette pièce. Selon l’intensité lumineuse de l’astre, les faisceaux tournaient de l’oranger au rouge corail. Joseph était là depuis si longtemps qu’il avait fait le tour de son bocal un nombre signifiant la lassitude. 

IMG_0912

Seul depuis peu, il avait eu des compagnons ces derniers temps, mais un à un ils avaient fait la planche sur un mauvais flanc. L’épuisette était venue les récupérer façon mauvaise pioche pour son prochain. Alors maintenant, il gouttait à la solitude des grands espaces du récipient.

Que faire de ses nageoires, si on n’a pas un nouveau coin à découvrir, se demandait Joseph, les soirs suintants de désespoirs, farci aux granulés légumineux. Illusion perfide de la recherche d’une disparition inopinée pour voir ailleurs si l’eau a le même goût partout. Il fallait faire vite et not’ Joseph n’était pas le plus balourd de la dorsale. A force de ronds dans l’eau, il avait pris du muscle sous l’écaille. Ce matin, il faisait beau, la fenêtre était ouverte. C’était l’occasion, la nécessaire circonvolution pour un nouveau départ. Façon geyser des hauts fonds, Joseph prit son élan. Il sortit de son bocal, pas un regard derrière lui pour voir s’éloigner sa tanière, et traversant la fenêtre il retomba dans les airs. Un mauvais pressentiment le gagna et si, en bas, c’était dur…. Et sec… petits tressaillements sur la caudale. Mais maintenant c’était trop tard. Ainsi, Joseph le poisson rouge passa un moment en l’air à descendre dans le sens de la gravité. Il fallait croire que les astres s’étaient donnés rencarts pour un pousse destin car Joseph passa entre les lamelles d’une grille avaloir, qui valait beaucoup pour lui, et retrouva les eaux saturées d’une bruine passagère, frayant son sillon vers la grande mer. On ne revit plus Joseph. Il était maintenant loin à faire trempette et ronds dans l’eau. Fallait croire que c’était devenu trop chaud pour lui ce présent dans son bocal. C’est Mauricette qu’avait raison, « quand c’est chaud, t’as l’rond rouge qui disparait ». 

Maître DEE DROUZ regagna son antre sémantique pour changer l’eau du bain. Peut-être que Joseph reviendra quand il aura fait le tour des hauts flots. On était sûr de rien. Fallait lui donner le temps, à Joseph le poisson rouge. Ici, tout était trop chaud.

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