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untourdansmacoquille
7 mars 2020

les incontournables de Lao Ya Dureuz (77) - la grève des oiseaux 2/4

La grève des oiseaux – chuintement 2/4

L’angoisse naissante dans les sphères à poils ras et autres touffus à pattes était palpable comme le bulbe d’un panaris mal dégrossi, ça frôlait la décadence terminale d’une mauvaise sédimentation, ce qui donnait cette petite fragrance perforante qui attaquait frontalement Lao Ya Dureuz. « C’est pas pesé, mais y’a du lourd dans la clairière » exprima son immensité pour calmer le lapinou en proie à l’excitation d’un jet répulsif tout intérieur chromé avec les finitions en bas cobalt, parce que c’est moins salissant. 

A cet instantané du propos lyophilisé par l’effroi d’une telle prise de bec, une certaine tension vint secouer les divers bestiaux sur leur qui-vive ostentatoire, ça frémissait dans les travées, chacun comprenant que l’autre devenait la proie à un apurement bruyant. Moult grognements s’échappèrent des gosiers asséchés face à l’effondrement des espèces, quand apparu au milieu de ces gibiers quasi-moribonds, El Leader, l’Oiseau, lui-même, tout droit venu des Amériques pour escorter cette assourdissante entrée dans le néant du silence. Il se tenait maintenant à quelques mètres du Grand Sachant déambulant sur ces deux pattes tel l’assoiffé des guinguettes. Il souquait fort pour tenir le cap, mais il avait l’yeux hardi des grands prédateurs des océans. Le Fou à pieds bleus, El Blue-Papatte, en provenance directe du golfe de Californie et leader aphonématique d’une bataille sans son, ni trémolos.

Docile, selon les dires de sbires emplumés et spécialisé pour la plongée, El Blue-Papatte fulminait par les coins du bec et avait les pieds colorés d'un bleu turquoise et vaudrait mieux pas poser des réclamations sur les escarpins du glorieux volatile, y’aurait du RAL5018 qui se perdrait en petites nuances. Ce  gros ramier des bords de mer émettait des sons plaintifs et des sifflements ténus. Un joyeux drille des hautes mers mais qui n’était pas à son aise sur terrain dur, c’est dire qu’il était bougon et peu enclin à la conversation.  Les oiseaux au plus fort de leur contestation voulaient taper du bec sur la grume, pour bien faire peser le plumeux et montrer à la face des gros loqueteux bipédiques que fallait « fermer la boîte à crétinerie » avant que la mousse prenne le dessus et ça allait pas tarder à sentir la chantilly dans le bas crépusculaire des quidam. Seul cap à prendre si t’avais le bon flux, c’était d’avoir à tes côtés le plumeau des abers pacifiques mais pas que.

De cette entrefaite en hors-d’œuvre sémantique, Lao considérait l’appétit revendicative des oiseaux avec l’attention d’un essaim de moules à l’approche de la marée. Il souhaitait converser plus dans le convive avec El Blue-Papatte….

Les plumeux revendicatifs avaient quémander la présence du leader des ombrelles et autres vestibules, le suc du combat rapproché en lutte permanente pour la défenestration systématique des hominidés ventrus et décapsulés à l’excès de bouches à merde. 

« Raz la plumette de voir s’éteindre nos compagnons de chansonnette en goguette. Un tiers de oiseaux des campagnes ont disparu, ça en fait des plumes dans le moribond. Les bipédiques ont tout inventé pour dégauler la terre nourricière, ils ont même réussi à se reproduire, cas extrême d’auto-extermination, même les suricates n’avaient pas fait mieux. Raz la plumette de voir les haies s’araser et les forêts devenir des fastwood, l’alouette et la chouette se désespèrent du bec. Et c’est sans compter le taux de pesticides ingurgités dans les terres et les plantes, t’as pas un insecte qui gare sa toile en symbiose avec son prochain ».

 Pas d’insecte, pas d’oiseau… Crépuscule d’une catastrophe annoncée par les petits moineaux de nos chers campagnes… « Voilà camarade Lao, le récépissé de la lutte volatile et non futile que nous menons ». El Blue-Papatte avait brossé, dans le sens de l’aigrette, la furieuse chicane dans lequel se trouvait notre petite communauté, y’avait pas de trace de compassion sur la mousse à duvet. Ça chuinte…

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