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untourdansmacoquille
28 décembre 2019

Les incontournables de Lao Ya Dureuz (67)

La crépine de chabri farci, un lascif et voluptueux ersatz de volaille torréfiée au jus d'herbes frivoles, voilà le plat principal d'un nouveau festin préparé avec le doigtement légendaire mais néanmoins gastronome de Li Chou Ze, artificière crémeuse de la pâtisserie des Contrées hospitalières. Et pourquoi donc ce festin? En voilà un questionnement,  petites frangipanes évidées,  point n'est besoin de raison dans un monde où la démesure du néant a magnifié les limbes névrotiques des colporteurs de bouses à vide. Bien sûr, vous haranguez le dernier neurone lyophilisé qui reste au fondement de vos larges espaces orbitaux pour identifier la composition de ce plat intuitif.

Bon voyons , prenons les choses par le plus primitif, non Mauricette c'est pas un hochet,  faut pas secouer, ça donnera rien... 

La crépine est une petite coiffe de nonette bien pratique dans la charcuterie cochonesque, mais pas que. Y’a pas grande littérature sur la chose qui semble bien discrète. Elle disparaît à la cuisson sans laisser de trace, c’est bien pratique. Et oui, Mauricette, y’a pas que le gras qui compte dans le verrat.

Le farci, faut pas y voir de mauvaise tournure, c’est qu'on a tous fait dans le farci   et c'est pas môman qui dirait le contraire.  La dite bestiole qui a l'allure  d'un cabas en fin de marché, s'en est pris plein les déliés à base d'une plâtrée informe de légumineux terreux aillées et huilées,  tel à concevoir un magma cimenteux pour plateforme d'hydrogène en mer galactique... le farci, tu l'as dans le gosier. ... et après tu te demandes pourquoi t'es né. 

Le chabri, vous l'avez compris, irascibles petits broyeurs à ventouse,  le chabri est la pièce maitresse de cette allégorie culinaire,  et n'y voyez aucune allusion à une pratique autodestructrice de petits hominidés en mode extinction.  Non, le chabri est le résultat improbable mais indubitable d'un croisement  et l'on peut regretter une fois de plus la véritable négligence dans l'entretien des passages à niveau car il est bien évident qu'avec du matériel entretenu,  tout ça n'aurait pas atterri en cul d’faitout,  mais  bon quand même ça aurait manqué à notre palais dévasté aux aspirations des méandres culinaires à polystyrène compensée. Il aurait fallu que vous soyez là pour que de vos yeux irradiées à la chimère des diodes puissent assister à ce croisement.  Aujourd'hui encore les quelques témoins de cet impérieux et lancinant arrimage n'arrivent toujours pas à retrouver le sommeil tels les soubresauts internes dans le culbutant restent émouvants,  vaste champ dévasté par une traversée non contrôlée d'une panzer division en pleine saison d'épandage. C'est dire que le met est fin, et qu'il ne laisse pas sur sa faim. Oui facile, j'avoue, j'ai lâcher le guidon, c'est trop bien, le vent sur mon visage légèrement humidifié par l'effort d’une petite côte et le vent qui s'engouffre tout partout, j'ai les frissons. Mais reprenons je m'égare.  Donc, le chabri est le résultat d’un acte dépravé entre un colibri défroqué et une charolaise des Bermudes. et oui m’dame c'est la quintessence de la croûte en stationnaire. Point d’argutie sur l’enclavement, ce n’est pas l’objet, seul le résultat compte et foi de liposucceur à nonosse, c'est terriblement gouleyant.  

Rareté des temporalités lacustres asséchées, il faudra attendre qu’un chabri s’éteigne pour envisager la réussite du met. Trop furtif dans le néant, la bestiole n’est pas serviable de son vivant. Patience à raison pour obtenir ce réceptacle à farci bien distendu. Après extinction dudit doudou Chabri, y’a plus qu’à le fourrer et l’enrober sans ménagement et comme disait la Lucette « faut pas d’étincelles dans le doigté, y’a risque d’encalminer le gicleur », ça c’est pour les ouatés du farci.

Li Chou Ze malgré sa destinée crémeuse vouait une saine reconnaissance aux chabris venus soupirer son dernier flux gastrique dans son jardin. Elle préparait ce plat d’exception pour sa grandeur gustative, l’immensité des soupapes à cocottes, Lao Ya Dureuz qui, ce dernier, avait les babines en alerte à la simple évocation des féériques inspirations de sa soupière amitié.

La simplicité d'un plat rustique, ça dégoulinait dans les boyaux comme un train ouzbèke sur les plaines lisses d’une toundra quelconque. J’en ai les cils ramollis. Ken Tuch’ les bocaux.

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