Les incontournables de Lao Ya Dureuz (87) - Le rêve de Skargot
La coquille dépouillée de sa petite brume
D’un matin serein, l’escargot tout beau
Gastéropode omnipotent, lorgnait au loin
Sur la tiédeur humide d’un espace vert.
Ça décoince le pied d’avoir une telle foulée
Mais, l’escargot, deux coulures plus tard
Se régalait toujours ses joyeuses mandibules
A la vue de cette brassée de grasses tiges.
L’escargot au coin de sa coquille
Prenait le temps d’admirer les détours
De ses vaines explorations
Sur les bords de son bac défleuri.
Belle ration quotidienne à l’étage
Ce balcon bien haut donnait de l’horizon
Car il faut se résoudre à maintenir
Le rythme des jours qui passent.
Bien à l’abri des volatiles criards
L’escargot tout juste blotti dans sa coquille
Modeste ripailleur, refaisait son monde
En se demandant la raison de tant de silence.
Vacarme incessant d’une nature retrouvée
A quand la clémence d’une goutte de bruit
Dans ses méandres d’ellipse calcaire
Qui donnerait de la résonance à sa raison.
L’escargot rêvait d’un pot de fleurs florissant
D’une ombrelle galactique sur plots amusés
Du genre d’un sourire dans un coin de feutrine
A l’abri des austères pincées sédimentaires.
Un sourire comme une fève gagnée
Comme un soupir dans le creux d’un cornet
Les bulles fourmillaient dans ses neurones
Un dernier sourire pour la rampe finale.
Lao Ya Dureuz – Licorne en 3ème fractions nébuleuses